La définition du stress donnée par le Larousse est la suivante : « ensemble de perturbations biologiques et psychiques provoquées par une agression quelconque sur un organisme ».
Aujourd'hui, 30 à 50% des consultations chez le spécialiste ont pour origine le stress, avec en relation des troubles de la fonction digestive, pouvant aller de la constipation chronique à la maladie inflammatoire invalidante.
La notion de « burn out », forme d'épuisement provoqué par le stress au travail, concerne maintenant les mères de famille qui ont l'impression de ne plus pouvoir gérer à la fois leur vie familiale et leur vie professionnelle ou tout simplement les enfants au quotidien. Le stress, cause de tous les maux, est la maladie du 21ème siècle et pourtant...
Le « bon stress », mécanisme de survie
Ce que le dictionnaire qualifie de perturbations biologiques est en fait un mécanisme ayant pour but notre survie, réaction héritée de nos lointains ancêtres qui, face au danger, devaient choisir de « fuir ou combattre ». Pour cela, il était nécessaire de mobiliser toutes les ressources de l’organisme. Cette réaction, intense mais de courte durée, agit sur des processus involontaires sous le contrôle de notre système nerveux. Dans les deux cas, pour « fuir ou combattre », tout est mis en œuvre pour l’action : notre corps sécrète une hormone, « l’adrénaline », qui accélère notre rythme cardiaque et respiratoire afin d’assurer une meilleure irrigation et oxygénation du cerveau et des muscles pour agir vite, dans l’urgence.
Mais il est rare en Europe que, comme nos ancêtres, nous ayons à fuir ou à combattre « l’agresseur » pour notre survie. Pourtant, des milliers de gens déclenchent au quotidien ce mécanisme parfois de façon répétitive, plusieurs fois par jour. Cela se termine en stress chronique, qu’ils ne maitrisent plus du tout.
L’adaptation au stress, le stress chronique
Nous ne sommes pas tous égaux face au stress. Une situation stressante pour l’un ne sera pas perçue comme telle par l’autre. C’est notre évaluation du problème et notre capacité à faire face qui va déterminer un état de stress. Nos expériences passées, notre éducation, un état de fatigue physique ou morale, modifient notre appréciation des événements.
De plus, le stress auquel nous sommes désormais soumis a changé de nature. Il est bien plus dangereux, insidieux et se prolonge dans le temps car il est devenu chronique. Que ce soit dans la vie professionnelle, familiale ou dans la rue, nous nous sentons agressés par les autres, le bruit, la foule, le rythme et les accidents de la vie (perte d’emploi, divorce, maladie d’un proche) que l’on ne maîtrise pas. Ce type de stress qui persiste a pour conséquence des perturbations à la fois biologiques et psychologiques.
Une situation de stress ponctuelle va provoquer une « poussée d’adrénaline ». La réponse au stress chronique entraîne la production d’une autre hormone : le cortisol. Si cette production se prolonge dans le temps, elle perturbe de nombreuses fonctions.
Le stress impact notamment le système digestif
Addiction au sucre, les causes physiologiques et psychologiques
Pour fuir ou lutter, quelle que soit l’option, une grande quantité d’énergie est nécessaire. Le cortisol va donc totalement modifier la gestion du sucre afin de maintenir un niveau important au niveau des muscles. Le sucre stocké dans le foie est libéré, la production d’insuline qui fait baisser le sucre sanguin est diminuée. Conséquence : le sucre sanguin n’est plus régulé correctement et cela peut conduire à un diabète.
L’afflux de sucre est orienté vers les muscles afin de permettre la lutte ou la fuite, mais il est la principale source d’énergie de notre cerveau. Celui-ci va donc donner l’information « je suis en manque de sucre » et peut même aller jusqu’à provoquer une angoisse de mort chez l’individu. La moindre émotion déclenchera le même message. Résultat : une envie compulsive et irrésistible de sucre, des fringales et du grignotage ce qui conduit le plus souvent à une prise de poids.
Ralentissement de tous les processus de digestion
Toutes les fonctions qui n’interviennent pas dans ce processus de survie sont affectées. La digestion, est bloquée, les sécrétions diminuent et les mouvements permettant le transit des aliments dans l’estomac et l’intestin sont ralentis.
Inflammation du système digestif
Les premières observations sur les effets du stress ont été l’apparition d’ulcère à l’estomac chez le rat soumis à un stress chronique. Les parois de l’estomac et de l’intestin sont renouvelées en permanence.
Le cortisol perturbe tous les processus de régénération. La paroi de l’estomac s’affine, la présence d’acide nécessaire à la digestion accentue le phénomène et l’ulcère apparait. La même chose se produit dans l’intestin. La paroi plus fine devient plus sensible aux agressions mais également plus perméable. Le stress peut être à l’origine de colites (inflammations et douleurs) et de phénomènes d’intolérances.
Déséquilibre de la flore intestinale
Les compulsions sucrées vont favoriser un déséquilibre de la flore intestinale avec une augmentation de la flore de fermentation ce qui occasionne ballonnements et gaz. La présence importante de sucre dans l’alimentation permet la prolifération de champignons dont le sucre est la principale source de nourriture.
Sur les hormones
Sexuelles, la production massive de cortisol mobilise totalement les glandes surrénales qui produisent les hormones sexuelles en quantité plus faible. Cela conduit à un déséquilibre hormonal qui peut se traduire par des perturbations du cycle féminin, du syndrome prémenstruel, l’absence de règles, une ménopause précoce, une baisse de la libido, l’éjaculation précoce.
Thyroïdiennes, les observations montrent une perturbation de la production d’hormones thyroïdiennes qui peut engendrer fatigue chronique, état dépressif, mauvaise régulation thermique (mains et pieds froids).
Sur les autres hormones, nous avons vu l’influence sur l’insuline. Le cortisol perturbe les hormones qui régulent le besoin de nourriture. Le stress peut donc conduire à manger de façon compulsive (boulimie), d’où une prise de poids. Il agit également sur les hormones influençant notre humeur conduisant à un sentiment de tristesse, d’où les fringales pour les aliments de « consolation » : sucres et/ou alcools. Le dysfonctionnement hormonal est également responsable de la rétention d’eau.
Stress et système immunitaire
Près de 70 % de nos cellules immunitaires sont logées dans la paroi intestinale. Le maintien de son intégrité est primordial pour un bon fonctionnement du système immunitaire. Or, nous l’avons vu, le stress peut déclencher une inflammation de cette paroi ce qui peut provoquer une altération de notre système de défense.
Stress et troubles du sommeil
Le but du cortisol est de maintenir notre organisme en état d’alerte. L’excès de cortisol va provoquer des insomnies et un sommeil léger, comme si nous étions en état de vigilance permanent. Le sommeil est pour l’organisme un temps de régénération et de nettoyage. Un sommeil perturbé est synonyme d’accumulation de déchets responsables de phénomènes inflammatoires.
Durant le sommeil, notre cerveau enregistre les événements de la journée, les « analyse » et les classe à leur juste niveau afin de les conserver dans notre mémoire ou pas. C’est la raison pour laquelle un fait considéré comme grave la veille paraît anodin le lendemain matin. Un mauvais sommeil ne permet pas ce travail de relativisation.
En conclusion comment limiter les effets du stress ?
Le cortisol, produit en situation de stress, impacte l’ensemble des systèmes créant des déséquilibres à tous les niveaux : digestif, nerveux, hormonal, émotionnel.
Il est bon d’améliorer le contrôle de ses émotions
Il est donc essentiel d’apprendre à mieux gérer les situations de stress. L’hypnose permet d’acquérir un meilleur contrôle de soi.
Elle favorise le retour à la confiance en soi. Les événements extérieurs sont mieux évalués et les réactions plus appropriées.
... et de réduire les impacts physiologiques du stress
Il faut également aider notre corps à rétablir l’équilibre des différents systèmes en ayant une alimentation appropriée qui va réduire les effets du stress, sans pour autant augmenter l’apport de substances chimiques qui risquent d’amplifier les troubles, en pratiquant du sport, en ayant une bonne hygiène de vie saine avec un sommeil réparateur .